On les aime les drôles de dames de Emna Larguech… Elles sont là pour évoquer une douceur de vivre, un quotidien épicurien, une féminité assumée.
On les aime les drôles de dames de Emna Larguech. On les aime parce qu’elles ne changent pas. Joyeuses et enjouées, coquettes et coquines, elles dansent, chantent, papotent et prennent le thé. Et on se dit que leur vie doit être bien agréable. Les autres femmes, celles qui travaillent, qui courent toute la journée, qui veillent leurs enfants, celles de la vraie vie, doivent se dire, avec le sourire : ce doit être bien, quand même, que d’être à leur place.
Elles, en tous cas, s’en portent bien de ce paradis imaginaire : leur gracieuse opulence, leurs rondeurs sensuelles, leur beauté décalée en font les personnages d’un eden parfumé, odalisques en jupes courtes, pensionnaires en goguette, échappées d’un gynécée des temps modernes.
Elles n’ont guère l’ambition de raconter la condition de la femme, ni surtout de la changer. Non plus que de monter au créneau des suffragettes. Elles sont là pour évoquer une douceur de vivre, un quotidien épicurien, une féminité assumée.
Emna Larguech persiste et signe, et nous lui en savons gré.